L’importance de savoir observer le bavardage de mon esprit est fondamental. En effet cela me permet tout d’abord de savoir si je réagis par rapport à un stresseur ou par rapport à une anxiété.
Si j’identifie une réaction à un stresseur : ici mon esprit se focalise sur mes problèmes actuels pour les résoudre et trouver une solution. Dans ce cas, je dois me poser ces questions : Est-ce vraiment un problème ou est-ce mon esprit qui exagère la situation ? Dois-je faire quelque chose ? Puis-je faire quelque chose ? Dois-je accepter ?
La difficulté ici est de savoir si c’est mon esprit qui me fait « voir » un gros problème où il n’y en a pas vraiment ou si au contraire je dois prendre mon courage à deux mains pour changer quelque chose qui ne me convient pas. Le risque ici serait de ne rien changer dans ma vie alors que manifestement, cela fait trop longtemps qu’un problème m’use. Les grands changements font peur. Il est parfois difficile de m’avouer que mon travail ne me correspond pas ou que la relation de couple n’est plus satisfaisante.
Le dilemme est parfois insurmontable. Dans cette situation, le mieux est d’en discuter avec une personne neutre dans la situation (un confident qui n’est pas engagé dans la situation, un médecin, un thérapeute…)
De toutes les façons, identifier et déterminer les caractéristiques de la situation qui me stresse par le biais de la méditation me permet de prendre de la distance et de mieux agir sur celle-ci. Le fait de pouvoir y réfléchir, envisager des solutions, des plans B, même s’ils ne s’appliquent jamais, font en sorte que mon esprit s’apaise en se projetant vers une sortie.
-S’il s’agit d’une anxiété, alors mon esprit m’alarme sans cesse sur tous les problèmes qui peuvent surgir dans l’avenir. C’est comme un chien de garde qui aboie tout le temps. Oui, je peux remercier mon cerveau de me signifier les possibles dangers, mais si je ne peux rien y faire, à quoi bon me laisser envahir par ces messages ? Dans ce cas, il faut apprendre à se détacher de ces pensées en en prenant conscience, en les acceptant et en focalisant mon attention sur d’autres choses. C’est avec la pratique de la méditation qu’on y arrive.
Un grand besoin d’autocompassion
La méditation, ce n’est pas de me forcer à fuir mes pensées désagréables en focalisant mon attention sur autre chose. C’est accepter de me rendre compte que ce ne sont que mes pensées et pas forcément une réalité dangereuse contre laquelle je dois lutter. Je me contente d’observer mes idées, sans fusionner, sans me battre contre. C'est simplement accepter l'expérience intérieure (pensées, émotions et sensations), certes désagréable, mais qui est là.
Je dois accepter mes pensées avec autocompassion. En effet il est difficile de me rendre compte que c’est bien mon esprit qui me maltraite tant. Oui mon mental tente de faire de son mieux pour éviter les dangers, me faire aimer par les autres… et pour ce faire il me met beaucoup de pression.
L’autocompassion est d’abord une intention, un engagement. Quand je souffre, il est utile de me plonger dans ma vie intérieure pour :
Observer cette souffrance : quelles pensées, quelles émotions, quelles sensations corporelles, en lien avec quelle situation ? J’observe cette souffrance dans son contexte, dans une vision globale. Avec cette distance, je peux peutêtre remarquer que j’ai vécu d’autres expériences identiques ou bien pires à d’autres moments de ma vie et que j’ai su m’en sortir.
Je peux apporter de la bonté et de la gentillesse au jugement critique. Je me donne le droit de m’accepter avec mes limites et mes défauts. L’échec, l’imperfection définissent aussi la condition humaine. On ne peut pas plaire à tout le monde. « Mes imperfections et mes peurs me rapprochent des autres »
Quelle parole, quel geste bienveillant me réconforte ?
Cela peut être une des ces paroles : « J’ai le droit d’avoir peur », « Je ne suis pas seul », « Je suis une bonne personne même si… » ou « Je ferai de mon mieux ».
Cela peut être un geste tendre, comme une main placée délicatement sur le cœur ou sur la joue, qui peut amener beaucoup de réconfort lors de la pratique de la méditation. Il est aussi possible d’imaginer qu’une lumière chaleureuse m’enveloppe, que mon animal de compagnie ou mon meilleur ami est là à côté de moi quand je médite.
Je peux faire une place à mes pensées, mais pas leur donner toute la place. Avec la pratique de la méditation, je prends conscience que les pensées qui me font le plus souffrir, ne sont que des pensées, et n’occupent qu’une petite place dans la scène de mon esprit. Pourquoi donc m'en faire une montagne ?
Exercices à réaliser avant la séance 8
- Je fais au choix un exercice de relaxation : écouter l’enregistrement de la séance 2 (par la détente des muscles) ou celui de la séance 3 (par la respiration).
- Je réécoute « Méditation Body Scan / version longue » en mettant une main sur mon cœur ou ma joue pour symboliser l’autocompassion.
Est-ce que j’ai ressenti une différence avec un body scan sans faire ce geste ?
- Je continue l’activité physique.
- Exercice facultatif : faire l'expérience d'un Body Scan pour explorer ses émotions.