Aller au contenu principal

Précarité et Santé Mentale

œuvre de Ceotto illustration

Les interactions entre santé mentale et précarité sont complexes. Force est de constater qu'il existe souvent une majoration de la souffrance psychique au sein de la population en situation de précarité. 

Depuis la fin des années 1990, des équipes mobiles psychiatrie et précarité majoritairement issues des secteurs de psychiatrie générale, se sont mises en place sur l’ensemble du territoire français. La psychiatrie publique reçoit alors mandat en 2005 d’aller vers ceux qui n’allaient pas ou plus vers elle, dans les centres d’accueil de l’urgence sociale ou directement dans la rue. La circulaire du 18 Juin 2013 relative à l'organisation et le fonctionnement des Permanences d'accès aux soins de santé vise à faciliter l’accès aux soins des personnes démunies et de les accompagner dans les démarches nécessaires à la reconnaissance de leurs droits.

Un accroissement de la précarité

Dans le rapport d'activité 2017 du service socio-éducatif de l'EPSM Lille-Métropole on note une augmentation des personnes vivant en deçà du seuil de pauvreté (27% de la file active des travailleurs sociaux soit près de 1700 personnes l'année dernière). De nombreuses collaborations se développent dans les pôles, au sein des services et sur le territoire afin de dégager des solutions et de mener la réflexion concernant l'accès aux soins pour les publics les plus précaires.

L'équipe mobile Diogène fut l'une des premières, en 1998, à aller à la rencontre des personnes désocialisées qui "échappaient" au dispositif sectoriel classique. Une équipe intersectorielle et inter-établissement, fondée sur la mutualisation des besoins et des moyens couvre 3 secteurs de l'Etablissement Public de Santé Mentale Lille-Métropole (59G19, 59G20 et 59G21) en coordination avec la PASS Psy de l'EPSM Lille-Métropole, 4 secteurs de l'EPSM de l'agglomération lilloise en lien avec la PASS de la Ravaude et le CHRU de Lille.

Le nombre de personnes sans domicile, en foyers d'hébergement, en CADA, personnes migrants ou précarisées ayant un domicile ne cessent d'augmenter : 576 personnes suivies par l'équipe de Diogène, +44% des sollicitations et 16% d'augmentation de la file active pour la PASS Psy de l'établissement pour l'année 2017.

Un axe fort de travail

Le Projet Médical Partagé du GHT Psychiatrie Nord - Pas-de-Calais, comme le Projet de Soin partagé ou celui du Service Socio-Educatif avec l'EPSM des Flandres consacre un axe fort de travail orienté vers les personnes vulnérables, en situation de précarité, en cohérence avec la stratégie nationale de santé 2018/2022 prévoyant d'accompagner le recours aux services de santé des personnes vulnérables ou qui en sont éloignées.

Le plan "pauvreté" de cette rentrée fait un ciblage sur les publics les plus touchés par la pauvreté associé à une dynamique d'amélioration de l'égalité des chances. La question de l'accès à la santé est une préoccupation aussi importante que l'éducation, le logement et l'insertion.

Chaque pôle de l'EPSM Lille-Métropole, confronté à ces inégalités de santé, construit des réponses adaptées aux spécificités de son territoire.

Graphique du taux de pauvreté des communes EPSM Lille Métropole

œuvre de Ceotto illustration

œuvre de Ceotto illustration, issue du Fonds d'Art Contemporain Frontière$, outils politique de lutte contre la stigmatisation. Ce fonds regroupe un ensemble d'œuvres produites par des artistes professionnels ou amateurs, connus ou inconnus, ayant ou non des problèmes de santé mentale. Ces œuvres sont présentées sans distinction aucune. Le fonds est porté par l'Association Intercommunale de Santé, Santé Mentale et Citoyenneté.

Helen Brice, Stéphanie Weill