Point sur les exercices à réaliser
Est-ce que j’ai bien identifié le bavardage de mon esprit en méditant sur ma respiration ?
Richesses et enseignements du Body Scan
J'ai déjà expérimenté la méditation en me centrant sur l’expérience de respirer. Aujourd’hui, l’exercice de méditation consiste à me focaliser sur les sensations de mon corps. Cet exercice est celui du Body Scan. Je peux également dire : « Scanner ou balayage corporel » en français.
Il s’agit ici de me connecter à mon corps dans le moment présent, de ressentir mes membres, leur poids, leurs positions, leur chaleur, les contacts. Si j’ai envie de bouger ou de me gratter, j’attends un peu avant de réagir et j’observe ces envies. Il n’y a pas d’autre but à atteindre que d’amener la conscience à se centrer sur ce que l’on peut ressentir dans chaque partie de son corps.
Atteindre un état particulier de relaxation n’est pas un but de l’exercice. La pratique de la méditation peut parfois être ennuyeuse ou désagréable. C’est un moment de face-à-face avec soi-même où il est possible d’être confronté à des pensées angoissantes, des sensations ou émotions désagréables.
Le Body Scan met encore plus clairement en évidence la façon dont le bavardage de mon esprit m’influence, car ce bavardage induit des émotions qui s’expriment dans mon corps. Mon cœur s’accélère ? Ma poitrine se serre ? Mon ventre est tendu ? Mes muscles sont raides ? Mon dos est douloureux ? Pour qui sait l’écouter, le corps a beaucoup à nous apprendre. Il m’en dit beaucoup, dans un langage bien à lui. Et surtout, il ne sait pas mentir. Ce n’est pas comme l’esprit qui peut facilement « faire l’autruche ».
Voici pourquoi : le corps a pour fonction de m’inciter à répondre à mes besoins :
- La fonction d’entretien du corps (nutrition et protection de l’organisme par le système immunitaire). Celle-ci génère des sensations de besoins fondamentaux (faim, soif, repos).
- Le besoin de relation (échange avec l’extérieur afin d’assurer mon intégration dans un groupe). J’éprouve pour cela des sensations de besoins sociaux (sortir, rencontrer d’autres personnes afin de ressentir une reconnaissance affective et sociale) et des sensations de désir (envie d’être en relation)
Quand j’arrive à percevoir et à répondre à mes besoins quand ils se manifestent, je suis « récompensé(e) » en retour par des émotions de type satisfaction, sérénité, calme et joie. Mon organisme est en équilibre entre ses ressources et ses dépenses énergétiques. Il a même de l’énergie « à revendre » pour créer et se soucier des autres.
Par contre, si je ne perçois, ni ne réponds pas à mes besoins, une perturbation de l’équilibre de mon organisme se manifeste. Cela peut être le cas lorsque je mange sans avoir faim, ou que je ne mange pas quand j’ai faim, ou que je ne dors pas quand je suis fatigué, ou que je redouble d’efforts quand je ressens le besoin de faire une pause, ou que je reste chez moi quand je me sens seul...
Répondre à mes besoins est d’autant plus vital quand je suis confronté(e) à des stresseurs ou à une anxiété. En effet dans ce cas, la réaction de mon organisme est très coûteuse en énergie. Je suis en surrégime.
Ne pas répondre à mes besoins, amène mon organisme à devoir assurer ses fonctions sans se ressourcer. Autrement dit, il existe trop de dépenses par rapport aux réserves. L’organisme dysfonctionne et tente de s’adapter en récupérant de l’énergie. Les signaux émis par notre corps peuvent être contradictoires.
- Concernant la fonction de relation, il est possible de ressentir l’effet « boostant » des stresseurs avec envie de rencontrer les autres, une hyperactivité et une augmentation de la libido au départ. Mais si la réaction se prolonge, l’augmentation de la dépense d’énergie par la réaction au stress peut se manifester par une tendance au repli (ne pas avoir envie de voir les autres), une dépendance à l’autre (ne pas supporter la solitude), et la libido peut chuter.
- Concernant la fonction d’entretien, l’effet boostant des stresseurs peut se ressentir à travers une augmentation de l’appétit (grignotage ou hyperphagie), un surcroît d’énergie qui pousse à réduire le temps de sommeil et à l’hyperactivité.
Mais si la réaction se prolonge, il existe une perte d’appétit, une hypersomnie et une grande fatigue.
C’est la réaction d’adaptation au stress, c'est-à-dire que toutes les réserves de l’organisme sont mises à contribution pour lui permettre de faire face aux stresseurs. Cela aide dans un premier temps. Mais si les stresseurs s’accumulent et que la réaction dure, l’épuisement guette.
Malheureusement dans notre société, plutôt que d’écouter ces signes, de nous ressourcer et de répondre à nos besoins, nous tentons de remédier à ces perturbations et ressentis en utilisant les moyens suivants : prise d'excitants (café, cigarettes, vitamines, certaines drogues...) ou de calmants (alcool, médicaments, certaines drogues...). Bien sûr, cela masque quelques signes, mais aggrave le déséquilibre : trop de dépenses pour pas assez de ressources. Et nous continuons à avancer, « la tête dans le guidon ». Certaines personnes disent : « Ce sont les nerfs qui me tiennent ». Alors à un moment, tôt ou tard, l'organisme n’a plus d’énergie et s'effondre.